Notre belle langue française s’en va vite en p’tit pepére dans la Vallée Saint-Jean. Ont est rendu quissement au boute. Comme disent les anglais, we could be close to the 11th hour.
Il n’est pas trop tard pour virée les chôses de bôrd. Mais y faut pas trop trop s’trainer les pieds. Si on perd notre français ça va être perdu pour toujours, j’ai b’en peur.
Je sent un sense d’urgence, un sense de perte d’identité pour nos jeunes et même nos moins jeunes. Des fois c’est comme si on peut pas rien faire, que c’est déjà fini, qu’on a les mains amarrées en arriére du dos. Mais c’est loin d’être fini si on travaille ensemble, épaule a épaule, cœur a cœur, idée a idée, one for all and all for one. On peut gagner si on veut. Il nous reste pi yainque de vouloir gagner.
Okay, mon sermon est terminé. J’ai composé un poême pour exprimer ce que je resent quand j’pense a l’écoulement rapide de notre langue, notre heritage, notre identité, et notre histoire.
Voici mon poême :
Pendant qu’ont dormais
Pendant qu’ont dormais
Not’e Vallée changais.
Pendant qu’ont dormais
Ont a perdu not’e français.
Pendant qu’ont rêvais
Not’e monde s’en allais.
Pendant qu’ont rêvais
Nos enfants s’éloignais.
C’est pas trop tard
Pour virer ça de bord.
Mais s’ont dort encore
On est mort, mort, mort …
Si not’e français disparais
Y reviendera jamais.
Si not’e français disparais
Y reviendera jamais.
jamais.
jamais.
jamais.
jamais.
Si ont s’reveillerais
Les chôses changerais
Pi not’e belle langue française
Reviendrais, reviendrais
Reviendrais, reviendrais
Reviendrais, reviendrais
Si ont s’reveillerais.
Don Levesque is a Grand Isle native who worked in community journalism for almost 35 years. He was the publisher and editor of the St. John Valley Times for 15 years prior to retiring in 2010. He wrote a weekly newspaper column, called Mon 5¢, in the Valley Times for more than 20 years. He has been inducted into the Maine Journalism Hall of Fame and the Maine Franco-American Hall of Fame.